En 2050, selon les Nations Unies : « deux tiers de la population mondiale vivra en ville »1. Bien qu’aujourd’hui « les villes ne représentent que 2 % de la surface terrestre, elles génèrent à elles seules près de 70 % des émissions de gaz à effet de serre »2. La mise en place de nouvelles infrastructures ainsi qu’une meilleure compréhension de notre environnement s’avèrent nécessaires pour que nos cités ne deviennent pas de véritables fournaises. Il y a urgence ! Certaines parties du globe pourraient devenir invivables d’après certains scientifiques. C’est ce qu’affirme Science Advances3 en déclarant que l’Asie du Sud est sous la menace d’une : « augmentation des températures et de l’humidité durant l’été » ; à terme, cela « pourrait atteindre des niveaux excédant la capacité de l’organisme humain à survivre sans protection ». Inutile de rappeler qu’environ un cinquième de la population vit dans cette région.
En parallèle, nos sociétés évoluent au rythme de la numérisation et des objets connectés dans ce qui semble être une révolution. L’internet des objets, dit « IoT » en anglais, ou encore le « web 3.0 », permet l’échange et l’analyse d’informations en provenance de dispositifs du monde réel avec le réseau internet. C’est le cas, par exemple, des voitures connectées, des maisons intelligentes, voire d’éléments médicaux qui fournissent des informations sur l’état de santé du patient. La numérisation transforme notre quotidien, les entreprises modifient leur façon de produire, de concevoir et de vendre. La population change sa façon de consommer et d’interagir avec les autres.
La Smart City souhaite mettre à profit l’incroyable potentiel de l’IoT pour créer et rendre durables nos villes de demain. Les technologies connectées d’aujourd’hui peuvent s’appliquer aux différents secteurs de la ville comme les bâtiments, les transports, l’énergie, les déchets, la santé, l’emploi, etc. La mise en place d’un réseau intelligent se fera par la collecte, la gestion et l’analyse de données provenant de la collectivité afin de proposer des solutions écologiques et adaptées à tous.
« La prospérité du vice »4 comme le décrit D. Cohen sera-t-elle toujours d’actualité face à ce défi écologique mondial ? L’apparition de nombreux marchés dans le domaine de la Smart City attire bon nombre d’entreprises. Or, certaines firmes pourraient avoir tendance à oublier que les principes et les valeurs de la ville intelligente (durable, fiable, collective, connectée et écologique) doivent s’appliquer à leurs produits et services. Dans le secteur de l’IoT, une remise en question perpétuelle des entreprises sur ce qu’elles proposent est essentielle. S’ajoute à cela la contrainte de trouver des solutions applicables à long terme mais aussi à court terme.
1Rapport des Nations Unies, département des affaires économiques et sociales : « 2,5 milliards de personnes de plus habiteront dans les villes d’ici 2050 », mai 2018 : https://bit.ly/2Myri1E
2Rapport des Nations Unies, « Global Report on Human Settlements 2011, Cities and Climate Change », 2011 : https://bit.ly/2rUQJ1G
3Science Advances : « Deadly heat waves projected in the densely populated agricultural regions of South Asia », Août 2017 : https://bit.ly/2vwow40
4Daniel Cohen, Poche : « La Prospérité du vice », 2011